Artiste français, Eltono commence ses activités à Madrid en 1999 où il vivra onze ans. Flâneur, piéton obstiné et observateur chronique, Eltono utilise depuis des années l’espace public comme support, atelier et source d’inspiration. Sa sensibilité envers ce qui se passe autour de lui et ses connaissances de la nature de la rue – ses caprices et son caractère imprévisible – sont ses principaux outils de travail. Il est intervenu dans de nombreux pays et a exposé son travail dans des galeries et des musées de renom, comme la Tate Modern et la Somerset House de Londres, la Fondation Miró à Barcelone, l’Institut Cervantes de Paris ou le musée Artium à Vitoria. Durant les quinze dernières années, ses travaux en galerie se sont concentrés principalement sur le dilemme qui se pose quand on montre de l’art de rue dans des espaces privés.
Concept pour le Dédale édition 2016 :
Eltono peint des figures abstraites dans la rue depuis plus de quinze ans. Après avoir vécu en région parisienne, à Madrid puis à Pékin, il s’installe à Belvès en 2014. Ses peintures abstraites et géométriques fonctionnent comme un langage graphique qui rappelle le code visuel d’une signalétique, mais sans message évident. Un langage à l’interprétation libre qui invite le piéton – habitué à comprendre les signes qu’il rencontre dans la rue – à l’interrogation et à la contemplation. Quand on lui propose de participer au Dédale, Eltono commence par arpenter les rues de Belvès à la recherche d’idées pour intervenir dans le village. Créer dans les rues d’un village tel que Belvès représente pour lui un challenge, tout est déjà si beau et harmonieux. Rapidement, il remarque la présence d’un certain nombre de maisons inoccupées aux ouvertures condamnées par des planches de bois. Il conçoit alors le projet d’intervenir directement sur ces planches et volets clos pour mettre en valeur l’immeuble sans le dénaturer, sans toucher à ses pierres. Peindre sur ces supports éphémères, témoins marginaux d’une activité interrompue, leur redonne une certaine dignité et leur octroie à nouveau un rôle honorable dans la ville : support d’œuvre d’art.